Le ministère de la Justice veut écarter le juge masturbateur

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PARIS (Reuters) - Le ministère de la Justice a demandé au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) d'écarter des tribunaux un juge d'Angoulême surpris en 2003 alors qu'il se masturbait en pleine audience correctionnelle.

Mission difficile pour le CSM, qui rendra sa décision le 27 septembre. Une sanction disciplinaire est impossible en l'état de la loi, le juge Philippe Zamour, 41 ans, ayant été déclaré irresponsable par les médecins.

"Il n'est pas en mesure d'exercer ses fonctions. Quelle que soit votre décision, l'administration ne renommera pas M. Zamour sur une fonction juridictionnelle. Les justiciables ont le droit d'avoir des juges qui se comportent normalement", a dit le directeur des services judiciaires du ministère, Patrice Davost, lors d'une audience publique.

Le 15 octobre 2003, Philippe Zamour, juge depuis dix ans, avait été surpris par un journaliste, une avocate et l'épouse d'un justiciable alors qu'il se masturbait lors d'une audience du tribunal correctionnel d'Angoulême (Charente).

Suspendu de ses fonctions, il avait été mis en examen pour "exhibition sexuelle". Jugé irresponsable, il a bénéficié d'un non-lieu en janvier dernier.

Le magistrat, qui était assesseur au moment des faits, est atteint de schizophrénie, ont conclu deux collèges d'experts. A Angoulême, où il bénéficiait d'un mi-temps thérapeutique, il faisait ses courses en robe ou imitait Johnny Hallyday dans les couloirs du palais de justice.

Un comité médical de la Charente a pourtant recommandé qu'il soit affecté de nouveau à mi-temps dans une juridiction.

Fort de cet avis, Philippe Zamour a demandé au CSM de le laisser reprendre ses fonctions. "Les médecins disent que je suis curable et réadaptable, je souhaiterais être juge unique de petits délits ou assesseur en correctionnelle", a-t-il dit à l'audience

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