Karachi : les familles veulent l'audition de Sarkozy

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Mots clés : PS, Karachi, Attentat, FRANCE, Jean-Marc Ayrault, Bernard Cazeneuve, Martine Aubry

Par Jim Jarrassé
18/11/2010 | Mise à jour : 12:12
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Olivier Morice, avocat des familles, et Sandrine Leclerc, fille d'une victime.
Olivier Morice, avocat des familles, et Sandrine Leclerc, fille d'une victime. Crédits photo : BERTRAND GUAY/AFP

Suite aux révélations de Charles Millon, des parties civiles demandent que le chef de l'Etat soit entendu comme témoin. Le parti socialiste demande la levée du secret-défense sur cette affaire.

Après huit années d'enquête, le dossier de l'attentat de Karachi prend une tournure résolument politique. Après avoir longtemps privilégié la piste terroriste, la justice, sous la houlette du juge Renaud Van Ruymbeke, s'interroge sur l'existence de rétrocommissions liées à la vente de sous-marins au Pakistan. Selon cette hypothèse, ces sommes auraient aidé au financement de la campagne présidentielle d'Edouard Balladur en 1995, dont Nicolas Sarkozy était le porte-parole. Lequel a qualifié cette piste de «fable».

Après les révélations de l'ancien ministre de la Défense de Jacques Chirac, Charles Millon, qui a confirmé lundi au juge l'existence des fameuses rétrocommissions, les familles des victimes sont montées au créneau. Elles ont ainsi annoncé jeudi leur intention de faire entendre Nicolas Sarkozy comme témoin dans l'enquête:

 

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Cette volonté est partagée par l'opposition, qui a réclamé mercredi des explications du chef de l'Etat. Le président du groupe PS à l'Assemblée, Jean-Marc Ayrault, a ainsi exhorté Nicolas Sarkozy à «apporter toutes les explications utiles». Martine Aubry a quant à elle réclamé «la transparence», tandis que le PCF a dénoncé «une affaire de corruption au plus haut niveau de l'Etat».

Dans la foulée, le président du MoDem, François Bayrou, qui fut ministre de l'Education d'Edouard Balladur, a dénoncé «des affaires qui pourrissent la vie politique française depuis des décennies». Comme Marine Aubry, il a demandé de «lever le secret-défense» sur l'ensemble des documents détenus par l'Etat sur cette affaire. A deux reprises, le juge Van Ruymbeke s'est en effet heurté à la confidentialité de dossiers qu'il cherchait à obtenir.

 

Une nouvelle mission d'information ?

Les députés PS Jean-Marc Ayrault et Bernard Cazeneuve, rapporteur de la mission d'information parlementaire, ont demandé mercredi l'audition de Jacques Chirac et de Dominique de Villepin, qui fut le secrétaire général de l'Elysée de 1995 à 2002, devant la commission de la Défense de l'Assemblée. Ils ont aussi milité pour la réouverture de la mission d'information parlementaire sur ce cas, qui a terminé ses travaux au printemps dernier, compte tenu des «éléments nouveaux» après les déclarations de Charles Millon.

Les parlementaires socialistes ont aussi exigé que le président de l'Assemblée transmette les PV des auditions réalisées par la mission parlementaire à un juge d'instruction qui en a fait la demande. Ce que Bernard Accoyer avait refusé de faire la semaine dernière. Or, argue Jean-Marc Ayrault, ces documents font apparaître les «contradictions» de Charles Millon qui «devant la mission balayait cette hypothèse de rétrocommissions», alors qu'il «le dit devant le juge». Enfin, Bernard Cazeneuve a également souhaité que l'actuel ministre de la Défense, Alain Juppé, premier ministre à l'époque de l'arrêt des commissions, en 1995, puisse «donner toute explication» sur cette affaire.

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